Dimanche 14 juillet le réveil sonne à 4h00, je me prépare
puis je décolle aux alentours de 5h00, direction Piau. Je devais partir la
veille et dormir à Lannemezan chez ma sœur pour me rapprocher et profiter d’une
heure de sommeil supplémentaire mais un orage assez violent avec coupure d’électricité
ayant éclaté à Berdoues en début de soirée je choisi de rester à la maison.
Au cas où le temps est été exécrable je jette un œil sur le site du Trail de Piau
avant de partir, pas de message sur la page d’accueil donc je peux y aller…pour 26km et 1900m D+.
J’arrive au village ‘’Le Plan - Aragnouet’’ d’où se feront
le départ et l’arrivée. Bien sûr vu l’heure à laquelle je suis parti et le peu
de monde sur la route je ne suis pas en
retard. Il y a déjà quelques voitures, l’organisation installe les tables pour
pouvoir remettre les dossards et proposer un café. En discutant avec une
personne aussi matinale que moi j'apprends qu’il habite du côté de Mirande, bon à
savoir pour du futur covoiturage. Du monde commence à arriver, je vois Mika,
Jean-Fi et d’autres connaissances qui viennent du côté de Castelnau-Magnoac.
Une personne vient me saluer, puis me complimente au sujet du compte rendu du
trail de Pavie, il me confie qu’il fait partie de l’organisation du Pavie Trail
et a mis le lien du post sur leur site (j’suis content…).
Après le briefing bien détaillé de la part de l’organisateur
nous nous souhaitons bonne course. 8h00 c’est partie, un tout petit kilomètre
de goudron pour l’échauffement puis ça monte tranquillement sur un chemin assez
large, devant ça part vite. Je décide de faire la course en rando active, en
plus j’ai pris l’appareil photo il y a du soleil autant en profiter un maximum.
Je progresse assez facilement le paysage est déjà beau ça
aide aussi. Nous suivons un ruisseau « la Neste » un long moment il
fait frais c’est agréable. Tout en faisant la course je discute avec
différentes personnes, l’une d’entre elle étant du coin m’explique le combat de
certains habitants s’opposant à l’extension d’une station de ski dans la vallée
de la Géla (pour plus d’infos ‘’sauvons-la-gela.org’’) vallée que nous
traversons aujourd’hui.
Le chemin du début se fait de plus en plus étroit mais monte toujours, de l’herbe, des cailloux et même de la neige à certains endroits. Le plaisir est là, déjà plus d’une heure et demie que nous progressons et je ne m’en rends même pas compte, le calme et la vue sont magnifique. Un passage vers le neuvième kilomètre par Port Vieux à 2378m d’altitude et le Pic de l’Aiguillette encore un peu plus haut avec un panorama magnifique, nous n’avons qu’un pas à faire et nous sommes en Espagne.
On bascule et c’est le début d’une
descente assez longue qui sollicite les cuisses. La pente rendue glissante par l’herbe, les cailloux, les rochers et surtout je n’ai
pas encore le pied sûr sur ce type de terrain. Je me suis inscrit à ce trail
pour découvrir et progresser, je ne suis pas déçu. Ouf la descente est plus
traumatisante pour les muscles et les articulations que les montées, nous
arrivons au premier ravitaillement au niveau du tunnel d’Aragnouet-Bielsa que
nous enjambons. Les personnes présentent sont
souriantes et toujours positives pour nous encourager, je fais le plein
d’eau avec l’aide d’un bénévole, un bout de banane pour me donner la pêche et
je relance la machine. Passage d’un ruisseau oups un pied dans l’eau elle est
fraiche !!!
Les sentiers sont de moins en moins marqués, nous longeons
une rivière puis un sentier sur la droite et me voilà en train de monter et
encore monter. Ma réflexion du moment : un trail de ce type vraiment typé
montagne ne s’aborde pas comme un trail dans le Gers !!! Tout va bien je double
quelques concurrents en gardant mon rythme et en n’oubliant pas de m’hydrater,
le soleil est bien présent ça fait plaisir mais il peut être traître.
J’arrive au niveau du Lac de Catchet, je vais sûrement me
répéter mais la vue que nous avons est magnifique donc je prends le temps
de m’asseoir sur un rocher, je tombe le
sac à dos et reste là peut être cinq bonnes minutes je ne sais plus, au risque
de me refaire doublé mais qu’importe. Après le lac je pensais basculer dans une
descente mais à mon grand désespoir ce qui m’attend va être gaillard. Je croise
un concurrent qui me dit qu’il fait demi-tour, il abandonne, la monté
précédente à laisser des traces et pas qu’à lui.
A partir de là je rentre dans ma galère les cuisses brûles de
plus en plus et le morale s’émiette petit à petit, il n’y a plus du tout de sentiers
et il faut attaquer une montée interminable toujours en dévers aves des appuis
approximatifs en prenant en ligne de mire les jalons posés par l’organisation pour
tracer sa route.
Je ne pense même plus à faire de photos j’avance et c’est
tout. Maintenant on redescend, c’est de la montagne pure il faut chercher son
chemin entre les cailloux, les éboulis et l’herbe épaisse ou se cachent les
rocher qui me font glisser. Il doit rester huit kilomètres quand un coureur arrive derrière moi, je lui
demande si il veut passer, il me répond qu’il n’est pas coureur mais jalonneur et
ferme la marche de la course. Grosse claque pour moi je suis bon dernier mais
ne veux pas abandonner pour l’instant. Etre dernier n’est pas mon problème mais
il y a une barrière horaire limite à 6h de course, après tu es hors délai et
rends ton dossard. Nous descendons et je suis obligé de m’arrêter de temps en
temps pour soulager mes cuisses, si ça s’emballe dans la descente je ne peux
plus stopper. Je fini comme je peux avec Georges le jalonneur qui me dit qu’il
y a eu cinq abandons pour l’instant et je ne peux pas arrêter là. Nous
discutons, il me donne de bons conseils et me booste jusqu’à l’arrivée en me disant de ne pas abandonner maintenant.
Plus qu’une petite montée il se met à mon rythme et nous revenons au village,
les personnes présentent applaudissent je passe l’arche d’arrivée c’est le
soulagement. Bilan 6h05’ (et dans le classement final…) à crapahuter, à me
forger un peu plus le mental et à apprendre sur la montagne. Les personnes avec
qui j’ai pu discuter viennent me
féliciter ça me remonte le moral et me fait une expérience de plus pour la
suite.
Avec le dossard nous avons eu en cadeau un t-shirt et surtout
un petit bracelet ou il est marqué « La douleur est temporaire, l’abandon
est définitif » une phrase qui a pris tout son sens aujourd’hui…
Un grand bravo à l’organisation et aux bénévoles pour le parcours bis qu’ils ont tracé en remplacement du parcours initial trop instable à certains endroits, merci pour l’accueil et surtout je remercie Georges qui m’a aidé à boucler ce tour avec un dénivelé qui a eu raison de mes cuisses et finalement pas de mon moral.
Un grand bravo à l’organisation et aux bénévoles pour le parcours bis qu’ils ont tracé en remplacement du parcours initial trop instable à certains endroits, merci pour l’accueil et surtout je remercie Georges qui m’a aidé à boucler ce tour avec un dénivelé qui a eu raison de mes cuisses et finalement pas de mon moral.
Maintenant repos…