mercredi 17 juillet 2013

Trail de Piau, il fallait le faire...

Dimanche 14 juillet le réveil sonne à 4h00, je me prépare puis je décolle aux alentours de 5h00, direction Piau. Je devais partir la veille et dormir à Lannemezan chez ma sœur pour me rapprocher et profiter d’une heure de sommeil supplémentaire mais un orage assez violent avec coupure d’électricité ayant éclaté à Berdoues en début de soirée je choisi de rester à la maison.

Au cas où le temps est été exécrable je jette un œil sur le site du Trail de Piau avant de partir, pas de message sur la page d’accueil donc je peux y aller…pour 26km et 1900m D+.
J’arrive au village ‘’Le Plan - Aragnouet’’ d’où se feront le départ et l’arrivée. Bien sûr vu l’heure à laquelle je suis parti et le peu de monde sur la route  je ne suis pas en retard. Il y a déjà quelques voitures, l’organisation installe les tables pour pouvoir remettre les dossards et proposer un café. En discutant avec une personne aussi matinale que moi j'apprends qu’il habite du côté de Mirande, bon à savoir pour du futur covoiturage. Du monde commence à arriver, je vois Mika, Jean-Fi et d’autres connaissances qui viennent du côté de Castelnau-Magnoac. Une personne vient me saluer, puis me complimente au sujet du compte rendu du trail de Pavie, il me confie qu’il fait partie de l’organisation du Pavie Trail et a mis le lien du post sur leur site (j’suis content…).
Après le briefing bien détaillé de la part de l’organisateur nous nous souhaitons bonne course. 8h00 c’est partie, un tout petit kilomètre de goudron pour l’échauffement puis ça monte tranquillement sur un chemin assez large, devant ça part vite. Je décide de faire la course en rando active, en plus j’ai pris l’appareil photo il y a du soleil autant en profiter un maximum.

 
 

Je progresse assez facilement le paysage est déjà beau ça aide aussi. Nous suivons un ruisseau « la Neste » un long moment il fait frais c’est agréable. Tout en faisant la course je discute avec différentes personnes, l’une d’entre elle étant du coin m’explique le combat de certains habitants s’opposant à l’extension d’une station de ski dans la vallée de la Géla (pour plus d’infos ‘’sauvons-la-gela.org’’) vallée que nous traversons aujourd’hui.

 
Le chemin du début se fait de plus en plus étroit mais monte toujours, de l’herbe, des cailloux et même de la neige à certains endroits. Le plaisir est là, déjà plus d’une heure et demie que nous progressons et je ne m’en rends même pas compte, le calme et la vue sont magnifique. Un passage vers le neuvième kilomètre par Port Vieux à 2378m d’altitude et le Pic de l’Aiguillette encore un peu plus haut avec un panorama magnifique, nous n’avons qu’un pas à faire et nous sommes en Espagne.

 

On bascule et c’est le début d’une descente assez longue qui sollicite les cuisses. La pente rendue  glissante par l’herbe,  les cailloux, les rochers et surtout je n’ai pas encore le pied sûr sur ce type de terrain. Je me suis inscrit à ce trail pour découvrir et progresser, je ne suis pas déçu. Ouf la descente est plus traumatisante pour les muscles et les articulations que les montées, nous arrivons au premier ravitaillement au niveau du tunnel d’Aragnouet-Bielsa que nous enjambons. Les personnes présentent sont  souriantes et toujours positives pour nous encourager, je fais le plein d’eau avec l’aide d’un bénévole, un bout de banane pour me donner la pêche et je relance la machine. Passage d’un ruisseau oups un pied dans l’eau elle est fraiche !!!

 

Les sentiers sont de moins en moins marqués, nous longeons une rivière puis un sentier sur la droite et me voilà en train de monter et encore monter. Ma réflexion du moment : un trail de ce type vraiment typé montagne ne s’aborde pas comme un trail dans le Gers !!! Tout va bien je double quelques concurrents en gardant mon rythme et en n’oubliant pas de m’hydrater, le soleil est bien présent ça fait plaisir mais il peut être traître.


J’arrive au niveau du Lac de Catchet, je vais sûrement me répéter mais la vue que nous avons est magnifique donc je prends le temps de m’asseoir sur un rocher, je  tombe le sac à dos et reste là peut être cinq bonnes minutes je ne sais plus, au risque de me refaire doublé mais qu’importe. Après le lac je pensais basculer dans une descente mais à mon grand désespoir ce qui m’attend va être gaillard. Je croise un concurrent qui me dit qu’il fait demi-tour, il abandonne, la monté précédente à laisser des traces et pas qu’à lui.

 

A partir de là je rentre dans ma galère les cuisses brûles de plus en plus et le morale s’émiette petit à petit, il n’y a plus du tout de sentiers et il faut attaquer une montée interminable toujours en dévers aves des appuis approximatifs en prenant en ligne de mire les jalons posés par l’organisation pour tracer sa route.

 

Je ne pense même plus à faire de photos j’avance et c’est tout. Maintenant on redescend, c’est de la montagne pure il faut chercher son chemin entre les cailloux, les éboulis et l’herbe épaisse ou se cachent les rocher qui me font glisser. Il doit rester huit kilomètres  quand un coureur arrive derrière moi, je lui demande si il veut passer, il me répond qu’il n’est pas coureur mais jalonneur et ferme la marche de la course. Grosse claque pour moi je suis bon dernier mais ne veux pas abandonner pour l’instant. Etre dernier n’est pas mon problème mais il y a une barrière horaire limite à 6h de course, après tu es hors délai et rends ton dossard. Nous descendons et je suis obligé de m’arrêter de temps en temps pour soulager mes cuisses, si ça s’emballe dans la descente je ne peux plus stopper. Je fini comme je peux avec Georges le jalonneur qui me dit qu’il y a eu cinq abandons pour l’instant et je ne peux pas arrêter là. Nous discutons, il me donne de bons conseils et me booste jusqu’à l’arrivée  en me disant de ne pas abandonner maintenant. Plus qu’une petite montée il se met à mon rythme et nous revenons au village, les personnes présentent applaudissent je passe l’arche d’arrivée c’est le soulagement. Bilan 6h05’ (et dans le classement final…) à crapahuter, à me forger un peu plus le mental et à apprendre sur la montagne. Les personnes avec qui j’ai pu discuter  viennent me féliciter ça me remonte le moral et me fait une expérience de plus pour la suite.


 
Avec le dossard nous avons eu en cadeau un t-shirt et surtout un petit bracelet ou il est marqué « La douleur est temporaire, l’abandon est définitif » une phrase qui a pris tout son sens aujourd’hui…

Un grand bravo à l’organisation et aux bénévoles pour le parcours bis qu’ils ont tracé en remplacement du parcours initial trop instable à certains endroits, merci pour l’accueil et surtout je remercie Georges qui m’a aidé à boucler ce tour avec un dénivelé qui a eu raison de mes cuisses et finalement pas de mon moral.
Maintenant repos…

 
Juste pour le bruit des pas dans la neige:

 

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